Voici quelques portraits résumés de personnages (une vingtaine) qui constituent le groupe des rescapés. Ils sont une soixantaine au total dans le jeu.
25 ans, Egyptien
Hassan est un garçon d’apparence assez fragile, au crâne prématurément dégarni. Peu expansif et de nature prudente, il est l’un des personnages les plus instruits de l’aventure. D’un abord assez froid il peut se montrer cordial si on l’aborde avec subtilité.
Né à Al Jizah, Hassan a poursuivi de brillantes études d’histoire et d’archéologie à l’université du Caire, devenant lui-même enseignant en Histoire et chercheur. S’il a reçu une éducation traditionnelle, Hassan n’est lui-même pas très religieux, bien qu’il respecte les pratiques de l’Islam. Il est célibataire et se montre plutôt difficile sur le choix de la femme qui deviendra la sienne. D’ailleurs cette question ne le préoccupe pas plus que ça, puisqu’il estime avoir encore le temps et que pour l’instant son travail de recherche historique l’absorbe totalement. Son éducation assez stricte ne l’a pas encouragé à s’épancher en public, et il est du genre à souffrir ou à se réjouir en silence. Il apprécie la même pudeur de la part des personnes qu’il côtoie : ainsi il n’aime pas vraiment les gens trop extravertis, défaut qui le met particulièrement mal à l’aise chez les femmes. Habitué à des fréquentations policées, il a du mal à supporter les individus braillards et incultes. En dehors de cet aspect Hassan est un garçon aimable et assez sympathique, même s’il n’en montre a priori pas grand-chose. Il préfère généralement rester en retrait et ne donnera son avis que si on lui demande.
Hassan est mince et ses traits sont fins. Il a une apparence juvénile malgré une calvitie assez avancée. Limité dans ses capacités physiques, Hassan est nettement plus à l’aise dans les domaines faisant appel au raisonnement et à l’instruction. Il est d’ailleurs l’homme globalement le plus instruit du groupe. Il voyage seul, pour se rendre à un colloque international d‘archéologie sur les civilisations d’Amérique centrale.
53 ans, Anglais
Pilote de l’avion, Philipp est un homme mûr aux cheveux grisonnants. Son visage est carré et ses traits volontaires. Il n’est pas gros mais possède un léger embonpoint. Leader dans l’âme, il aime s’exprimer et déteste qu’on tente de le doubler.
Philipp Argleton est né dans un milieu modeste. A force de volonté et de travail, il a réussi de brillantes études, intégrant la prestigieuse Royal Academy of Flying, qui en a fait un pilote d’avion émérite. Un certain goût pour le voyage et la découverte d’horizons nouveaux l’ont poussé a piloter sur des lignes exotiques comme la liaison New Cumbria – Rio Alto. Divorcé et père d’un garçon et d’une fille, il vit avec une ravissante métisse, Melinda, de 15 ans sa cadette. Philipp est de tempérament dynamique et se pose volontiers en leader. Quand il désire vraiment quelque chose, il doit l’obtenir rapidement sous peine d’être extrêmement contrarié. Il est très sensible au charme des jeunes et jolies femmes, en particulier lorsqu’elles ont la peau mate ou foncée et qu’elles possèdent un physique athlétique. Son ego est facilement flatté par leur présence à ses côtés… Philipp est très soucieux de son apparence. Il fait un peu d’exercice pour maintenir sa ligne même si ça n’est pas tout à fait suffisant et fréquente les esthéticiennes (bien qu’il répugne à évoquer ce sujet).
Physiquement il n’a hélas plus la forme de ses vingt ans et s’est un peu encroûté même s’il se refuse à vraiment l’admettre. Il émane de lui une certaine autorité morale et il a de bonnes capacités intellectuelles.
42 ans, Russe
Wladimir présente de prime abord une image très agréable, et son élégance tant physique qu’intellectuelle régale les personnes raffinées (dont les femmes au premier chef). Mais sa nature profonde ne se révèle pas dans les aimables causeries de salon. Instable et mégalomane, Wladimir peut se révéler dangereux si on le contrarie trop.
Né en exil dans un milieu aristocratique et fortuné, Wladimir est à la tête d’une confortable fortune de famille. Il n’a jamais travaillé malgré des études de philosophie réussies. Célibataire, il se laisse aller à la facilité que ses conditions d’existence lui permettent, passant son temps en voyages et en distractions diverses dans ses différentes résidences, en Suisse, à Monaco ou à Saint-Pétersbourg selon les saisons. Il garde de son origine une haine profonde du communisme, qui reste toutefois endormie puisqu’il ne fréquente guère de milieux susceptibles d’être sympathisants de l’ex-système soviétique… Il sait se montrer extrêmement délicat avec les femmes tout en restant agréable aux hommes. Ses goûts se portent davantage sur la musique et la littérature classique que sur les arts plus modernes. Rarement contrarié puisque son argent et ses relations lui donnent certaines facilités, il se révèlera sous un autre jour dans un milieu qui le privera de ces atouts.
Wladimir est un homme encore jeune et pour le moins séduisant. Musclé, brun et portant le bouc, il est doté d’une carrure athlétique. C’est un sportif accompli et il s’entretient scrupuleusement, aussi bien au niveau physique qu’intellectuel. Il possède un charisme très fort, qui l’aide à se montrer convainquant pour peu qu’on ne se méfie pas, Wladimir voyage seul et se rend à Granada y Tomato pour trouver un guide et partir en expédition dans la jungle, à des pures fins de divertissement bien entendu.
38 ans, Belge
Mince, blonde, Carla est la jolie épouse de Jean-Philippe Duquesnoy. Vivant totalement dans son ombre, elle est très effacée et ne manifeste pas énormément de personnalité.
La vie de Carla n’a pas commencé de la meilleure façon qui soit. Fille d’un alcoolique au comportement pour le moins ambigu à son encontre, elle a perdu sa mère de façon prématurée et s’est trouvée dès lors dans une situation familiale proprement intenable. Préférant fuir que subir un sort aussi sinistre que prévisible, elle quitte l’école dans laquelle elle ne brille guère pour travailler dans un salon d’esthéticienne, puis comme caissière de supermarché. Alors qu’elle subit une agression en rentrant de son travail elle est miraculeusement secourue par un homme dont elle fait par la suite la connaissance. Pleine de gratitude pour son sauveur qui est laid mais prévenant et riche, elle tombe amoureuse et se marie dans la foulée. Quittant sans regret son emploi pour se consacrer au foyer conjugal, Carla prend sans trop de peine les habitudes bourgeoises de son époux Jean-Philippe et finit par presque oublier d’où elle vient.
Carla n’a pas une personnalité très forte et le fait de vivre aux côtés d’un homme tel que Jean-Philippe ne favorise pas son épanouissement. Elle adopte donc en règle générale les opinions de son mari, mettant seulement parfois quelques réserves face à ses prises de position les plus haineuses. Méfiante, elle préfère pourtant céder facilement aux autres (en particulier à son mari) que risquer de faire naître un conflit. Assez grande, mince, Carla est une jolie blonde qui fait facilement quelques années de moins que son âge. Il faut dire que depuis qu’elle vit avec Jean-Philippe elle a une existence confortable et peu usante. Elle s’habille élégamment, ou plutôt se fait habiller élégamment par son mari qui choisit lui-même ses tenues. Carla garde de son passé d’esthéticienne une certaine aptitude à s’entretenir physiquement, ce qu’elle fait à la fois par plaisir et pour s’occuper. Habile de ses doigts, elle n’a guère d’autre point fort mais n’a pas non plus de faiblesse manifeste. Elle voyage avec son mari qu’elle accompagne en séminaire à Granada y Tomato.
47 ans, Belge
Vétérinaire, Jean-Philippe est l’un des quelques personnages qui ont de réelles compétences en médecine, ce qui lui donnera certainement un statut particulier. Très réactionnaire, plus attaché que la moyenne à l’ordre et à la sécurité, Jean-Philippe est aussi violemment raciste. Il voyage avec Carla, dont il est l’époux pour le moins jaloux et possessif.
Né dans une bonne famille, Jean-Philippe a réussi ses études vétérinaires sans être pour autant très brillant. Jeune militant dans un groupuscule d’extrême droite, il a longtemps hésité entre la médecine et une carrière politique, finissant par concilier les deux depuis quelques années. Remportant un succès modéré auprès des femmes, il a eu ce qu’il appelle la chance de sa vie en rencontrant Carla, une jolie et jeune blonde qui a une dizaine d’années de moins que lui. Jean-Philippe est passionnément amoureux de celle qui est devenue sa femme, et sa jalousie est totalement déraisonnable : tout homme adressant la parole à Carla lui est immédiatement suspect et il voit de mauvaises intentions dans le moindre geste aimable envers son épouse. Mais la jalousie n’est pas le pire de ses défauts, puisque Jean-Philippe est extrêmement raciste : qu’ils s’agisse des juifs, des noirs ou des arabes tous lui sont également insupportables. Même s’il ne le clame pas il est d’ailleurs candidat à des élection locales belges sous la bannière d’un parti ouvertement xénophobe… Inutile de dire qu’il a par ailleurs peu de sympathie également pour les homosexuels ou les gauchistes !
Physiquement, Jean-Philippe a une apparence plutôt médiocre : la peau blanchâtre, les membres grêles et le ventre légèrement proéminant, il masque sa calvitie par une prothèse capillaire. Sa principale qualité est de connaître la médecine, avantage dont son esprit calculateur saura certainement tirer avantage. Il est aussi habile de ses mains et peut accomplir des travaux minutieux. Il est plus intelligent et cultivé que la moyenne mais plutôt moyen dans ses aptitudes physiques. Il voyage avec son épouse Carla pour assister à un séminaire sur les prothèses animales à Granada y Tomato, et y faire accessoirement un peu de tourisme de luxe.
34 ans, Marocaine
Discrète, Yasmina ne laisse rien paraître de son caractère bien trempé. Fille de militaire mais plus portée sur la médecine, elle a su allier la tradition familiale à sa vocation personnelle.
Yasmina a grandi dans une famille de tradition militaire. Elève brillante, son milieu l’a poussée à embrasser la carrière des armes alors qu’elle était davantage partante pour faire des études de médecine. Ne souhaitant pas décevoir son père, elle opte finalement pour être médecin militaire. Peu à l’aise dans un univers essentiellement masculin et peu porté sur les choses de l’esprit, elle espère un jour avoir le courage de quitter l’armée malgré le jugement paternel. Mariée à un militaire puis divorcée, Yasmina n’a pas d’enfant malgré son envie et cherche en vain un partenaire susceptible d’être un bon père. C’est aussi une raison qui la pousse à quitter l’univers clos de la caserne…
Yasmina est une jeune femme ouverte d’esprit qui souffre dans un univers militaire refermé sur lui-même et qui vit avec ses propres repères. Elle aime la lecture, le cinéma, la musique de tous horizons. Elle apprécie aussi de plaisanter et de rire, même si elle peut se montrer un peu susceptible à l’occasion. Petite mais robuste, Yasmina a un corps musclé entretenu par une pratique sportive intensive. Elle a un visage assez quelconque mais un peu enlaidi par une sévère acné qui a laissé des traces. Dotée de qualités physiques indéniables malgré son petit gabarit, Yasmina fait beaucoup de sport et peut se montrer très résistante dans l’effort. Elle sait se battre mais surtout soigner, ce qui est plus rare. Elle a enfin de bonnes qualités de concentration et une intelligence au-dessus de la moyenne. Yasmina est en permission et voyage vers Granada y Tomato pour se changer les idées après une période particulièrement difficile en termes professionnels.
41 ans, Espagnole
Très catholique, Ingrid a mis longtemps à mettre en pratique les choses auxquelles elle croyait de longue date : l’amour et la famille. Elle s’est cependant vite rattrapée et est aujourd’hui une femme et une mère comblée.
Issue d’une riche famille très catholique et elle-même très croyante, Ingrid a toujours fait en sorte de mener la vie d’une bonne chrétienne. Instruite chez les sœurs, elle travaille ensuite bénévolement pour divers organismes venant au secours des miséreux. Vivant toujours chez ses parents et subsistant sur la confortable fortune familiale (ce qui lui attire les sarcasmes de sa sœur Pilar, bien plus indépendante), elle préserve sa pureté jusqu’à rencontrer Julio, un bon chrétien qui est dans une mauvaise passe et a recours aux services dispensés par l’employeur d’Ingrid. Touchée par la foi remarquable de ce pauvre garçon désargenté, elle en tombe amoureuse et finit par en faire son époux. Mariée le jour de ses trente ans et déflorée dans les semaines qui suivent, elle est très fière d’avoir tenu si longtemps son corps à l’abri de la souillure. Elle a eu trois enfants avec Julio et est très attachée à son foyer, auquel elle est totalement dévouée puisqu’elle ne le quitte plus. Ingrid a construit une famille comme elle en rêvait et dont elle est très fière, et en contraste le célibat de sa sœur l’inquiète et l’intrigue à la fois.
Ingrid est d’un naturel plutôt positif, soutenu par son indéfectible confiance en Dieu. Bien que n’ayant pas d’activité professionnelle elle se montre hyperactive et d’un grand enthousiasme pour les quelques loisirs qu’elle s’autorise avec son mari. Facile à vivre, elle se montre toutefois un peu exclusive dans ses relations amicales. Brune, petite et assez mince sans pour autant être bien faite, Ingrid n’a pas un visage très gracieux. Elle a des traits épais et si elle a un certain mérite a s’être sexuellement préservée jusqu’à l’âge de trente ans elle doit reconnaître qu’elle n’a pas non plus été très sollicitée. Femme d’intérieur mais femme active, Ingrid possède une certaine endurance à l’effort et c’est là son seul point (relativement) fort. Plutôt laide et assez peu intelligente, elle est moyenne dans les autres domaines. Harcelée par sa sœur Pilar qui la pousse depuis des années à prendre quelques jours de vacances pour elle seule, Ingrid a enfin capitulé et s’est donc résolue à accompagner son aînée en voyage. Même si dans son for intérieur elle a accepté car elle a pitié de l’existence solitaire de sa sœur.
44 ans, Espagnole
Intellectuelle pétrie de certitudes et sûre de sa supériorité sur la masse, Pilar est bien différente de sa soeur. Célibataire, peu croyante, elle trouve sa cadette incroyablement naïve et extrêmement coincée. Profitant d’un voyage qu’elles font ensemble, elle compte bien lui ouvrir les yeux sur certaines choses, en particulier sur elle-même.
Au contraire d’Ingrid, Pilar a vite ressenti le besoin de s’affranchir de sa famille. Certainement peu à l’aise par ailleurs avec la rigidité morale prônée par ses parents, elle s’éloigne pour faire des études de lettres et devient enseignante. Menant une existence assez décousue et ne parvenant pas à se fixer affectivement, elle a de nombreux partenaires des deux sexes, qui tombent davantage sous le charme de son esprit vif et brillant que de son physique quelconque. Se montrant toutefois très sûre d’elle-même et écrasant volontiers les autres de sa culture, elle dissuade généralement ses relations intimes de trop s’attacher à elle. Menant une vie sociale intense tout en n’étant pas épargnée par la solitude, Pilar a parfois tendance à être un peu dépressive. Elle a entamé depuis quelques années une production littéraire au succès inégal.
Pilar aime beaucoup parler, et préfère souvent le verbe à l’action. Elle se fait volontiers donneuse de leçon mais ne supporte pas ceux qu’elle juge comme tels. D’un tempérament plutôt dur, elle n’aime pas qu’on la plaigne mais ne supporte pas non plus ceux qui se plaignent. Elle a une très haute idée d’elle-même, aime batailler et apprécie souvent les gens qui tentent de lui tenir tête. Moins laide que sa sœur, Pilar lui ressemble toutefois. Un peu plus grande et forte, elle s’habille aussi avec plus de goût. Elle a des cheveux longs qui lui donnent un aspect un peu négligé. Pilar est moyenne dans ses caractéristiques physiques, mais elle écrase littéralement sa sœur au point de vue cérébral. Intelligente et très cultivée, elle sait aussi faire impression sur les autres quand elle ne les insupporte pas. Décidée à faire sortir sa sœur de son quotidien familial qu’elle estime d’un conformisme atroce, Pilar l’emmène en voyage quelques jours à Rio Alto.
62 ans, Japonais
Grand enfant et petit polisson, Akira est un plaisantin qui aime beaucoup les femmes. Sa profession attire parfois les railleries des mauvais esprits : il est en effet à la tête d’une prospère entreprise de prothèses high-tech pour animaux. Doué pour le commerce, il fournit aussi bien (au prix fort) des pattes artificielles, des crocs en céramique que des appareils auditifs pour ouïes animales défaillantes.
Né dans un petit village de pêcheurs sur l’île japonaise de Shikoku, Akira a vite quitté sa famille pour se lancer avec avidité dans la libre entreprise. Tout à tour vendeur d’aspirateurs au porte-à-porte, détaillant en électroménager et gérant d’une boutique de toilettage pour chiens, il a enfin trouvé sa voie définitive dans le domaine animalier en créant une ligne exclusive de prothèses pour chiens et chats. Il gère ainsi une prospère entreprise. Son seul regret est de n’avoir pas pu trouver le temps ni l’occasion de fonder une famille, même s’il n’a pas encore totalement perdu espoir. Akira est d’un tempérament enjoué et sympathique. Il apprécie la compagnie et aime conquérir les gens avec des anecdotes amusantes et de rocambolesques histoires vécues (plus ou moins). Sa préférence va toutefois à la compagnie des femmes, qui lui font parfois perdre la tête au point de mettre en péril sa fortune chèrement acquise.
Malgré une apparence somme toute assez banale et un peu chétive, Akira est un grand séducteur. Son pouvoir de persuasion ainsi que ses amicales et incessantes plaisanteries viennent bien souvent à bout des femmes les plus glaciales, du moins celles qui ne le prennent pas irrémédiablement en grippe dès le début... La principale force d’Akira est sa grande sociabilité et la sympathie qu’il attire naturellement de la plupart de ses congénères. Il est aussi doté d’une intelligence nettement au-dessus de la moyenne. Physiquement il jouit d’une bonne forme pour un sexagénaire. Akira voyage vers Granada y Tomato pour assister au même séminaire que celui auquel est convié Jean-Philippe Duquesnoy (Prothèses animales).
21 ans, Anglais
Issu d’une modeste famille d’origine indienne, Ravinder s’est mis en froid avec elle pour une relation sentimentale qu’elle n’a pas accepté. N’ayant guère de ressources pour mener à bien ses études, il s’en sort par divers petits boulots et expédients, en tenant parfois compagnie à des dames d’un certain âge comme Félicienne Marquet par exemple.
Ravinder est né à Londres dans une famille d’origine indienne plutôt traditionnelle. Manifestant très tôt des penchants amoureux mal acceptés par son entourage, puisqu’il a autant d’attirance pour les deux sexes et pour des personnes parfois nettement plus âgées que lui, il a été contraint de quitter le foyer pour vivre pleinement sa vie. Confronté à la difficulté de poursuivre ses études de commerce sans ressources financières, il a tenté divers petits boulots généralement insuffisants. Jusqu’au jour où, trouvant un emploi de groom dans un grand hôtel, il a rencontré de riches femmes d’âge mûr qui appréciaient sa compagnie vigoureuse contre de petits cadeaux en numéraire. Exerçant ainsi secrètement ses talents dans un prestigieux établissement, il a pu se constituer un réseau d’amies bienveillantes qui se recommandent entre elles ce sympathique groom qui ne semble par ailleurs pas trop rebuté par des différences d’âge parfois vertigineuses. La dernière « cliente » en date de Ravinder est Félicienne, qui a réussi à le convaincre de l’accompagner le temps de vacances sous le soleil de Granada y Tomato. Ravinder est un garçon mystérieux. Il est difficile de savoir dans quelle mesure son commerce avec des femmes plus âgées est vénal, et cette incertitude est plutôt agréable pour des femmes habituées à la fréquentation de jeunes gigolos avides et cyniques. Doux et subtil, il semble finalement pouvoir tomber amoureux de n’importe qui.
L’apparence de Ravinder est conforme à son âme. Il a des traits fins et délicats, et son jeune corps svelte est souple et tonique. Outre son physique très agréable, Ravinder a d’excellentes aptitudes physiques, en particulier dans les domaines de l’agilité, de la dextérité et de l’endurance. Si son intelligence et sa culture sont dans la moyenne, il excelle en revanche dans sa faculté de concentration. Ravinder accompagne Félicienne Marquet.
31 ans, Chinois
Footballeur professionnel en fin de carrière, Renjie tend à noyer ses angoisses de lendemains incertains dans les fêtes et les sorties, ce qui l’expose à quelques excès et dérapages scandaleux. En tant que modèle pour la jeunesse du pays il est sensé avoir une conduite exemplaire. Incapable de l’adopter par lui-même, le parti le fait accompagner d’un « secrétaire », Jiefang Zhang, chargé de le maintenir dans le droit chemin.
Né dans la banlieue de Whenzou, Renjie était destiné à être ouvrier dans une usine de bicyclettes comme ses parents. Intégrant l’équipe de football de l’usine, il marque cependant de nombreux buts, et par là même, les esprits. Il ne tarde pas à être recruté par le club professionnel de la ville, les « Tigres de Whenzou » avant même sa majorité, et devient une véritable star locale. Renjie ne tarde pas à être sélectionné dans l’équipe nationale mais il rencontre cependant quelques difficultés de discipline qui mettent définitivement fin à cette expérience. Renjie tend effectivement à boire un peu trop lors de ses sorties en boîte de nuit et fait vite du scandale, quand il ne se bat pas avec un videur ou un autre ivrogne. Les autorités n’appréciant guère ce genre de modèle pour la jeunesse, il a été invité à suivre un traitement psychiatrique qui l’a un peu usé psychologiquement. Renjie est toutefois le meilleur garçon du monde tant qu’il ne boit pas trop.
Renjie est doté d’un joli minois qui en a fait l’idole des supportrices de son club, qui le surnomment d’ailleurs le « Beckham de Whenzou ». Soucieux de son apparence, il est toujours parfaitement coiffé et vêtu, sauf lorsqu’il sort d’une rixe alcoolisée bien sûr. De l’avis même de son entourage Renjie n’a pas inventé la poudre mais il court comme un lapin. Il est très endurant bien qu’il ne soit pas très épais. Après avoir disputé un match amical avec son équipe contre la sélection de New Cumbria, Renjie a disparu dans les rues d’Hoaxboard et n’a pu rejoindre son pays avec ses camarades. Le retrouvant ivre mort au petit matin dans une ruelle mal famée, son « ange gardien » Jiefang Zhang est chargé de le ramener à bon port après ce malheureux contretemps.
31 ans, Française
Visage connu de – presque – tous, Bénédicte Marchand est la présentatrice d’une célèbre émission de talk-show, « Devine qui vient manger à la maison ». Elle a récemment invité Charles-Emmanuel Vély, qu’elle retrouve de façon inattendue dans l’avion qui la mène vers son lieu de villégiature…
Née de parents qui travaillaient tous deux dans le milieu de la télévision, Bénédicte a toute jeune été fascinée par cet univers et décidé qu’elle ferait partie de cette aristocratie médiatique. Elle fait une école de journalisme pour rassurer ses parents mais désirant plus que tout passer à l’écran elle prend finalement une voie assez différente en acceptant de gravir les échelons ingrats du petit écran. Elle commence comme chroniqueuse insignifiante pendant quelques secondes dans un programme médiocre, puis devient faire-valoir régulier dans un autre. Appréciée des téléspectateurs pour sa jeunesse et sa grâce, et des téléspectatrices pour son féminisme consensuel, elle obtient finalement sa propre émission. Fière présentatrice vedette de « Devine qui vient manger à la maison », Bénédicte touche enfin du doigt son rêve : présenter une émission elle-même. Certes le programme n’apporte pas grand-chose de neuf et ne vole pas toujours très haut, mais Bénédicte en conçoit pourtant un grand orgueil et considère ses détracteurs comme des jaloux. Célibataire, elle donne la priorité à sa carrière et considère toute relation amoureuse comme accessoire. Bénédicte est très fière de sa situation et pense faire partie d’une élite qu’elle incarne avec ses invités. Elle est nettement plus dure que l’image qu’elle donne à l’écran, et se montre sans pitié avec les personnes qui travaillent sous ses ordres.
Bénédicte est jolie, ce qui est d’ailleurs la première raison de son succès même si elle a du mal à l’admettre. Brune élégante, elle prend soin d’elle-même et fréquente assidûment les salles de sport afin d’entretenir une silhouette irréprochable. Sa pratique sportive intense confère à Bénédicte d’excellentes capacités physiques, en particulier en terme d’endurance et d’agilité. En plus de son apparence séduisante elle a un certain pouvoir de conviction. Invitée à rencontrer un ancien chanteur à succès retiré à Rio Alto pour préparer une émission rétrospective sur sa carrière, Bénédicte voyage pour prendre un premier contact avec lui, et profiter aussi un peu de la région pour se détendre.
68 ans, Canadienne
Veuve d’un riche marchand d’art, Félicienne a en dépit de son âge une bonne santé et un solide appétit amoureux. Bien conservée malgré des années qui commencent à peser lourd, elle préfère les hommes très jeunes et fait de son mieux pour rester désirable. Elle n’est cependant pas naïve et sait que sa fortune personnelle n’est pas étrangère au succès qu’elle continue de rencontrer.
Félicienne est l’héritière d’une grande famille industrielle québécoise. Déjà riche, elle s’occupe de loin de ses possessions et passe beaucoup de temps à faire du sport, en particulier du tennis dont elle tentera en vain de devenir joueuse professionelle. Elle se marie avec un grand marchand d’art, constituant ainsi une belle alliance de deux fortunes, et fonde une famille en devenant mère de deux enfants. Richissime, elle commence cependant à accumuler les revers à la mort de son mari et perd une partie considérable de sa fortune, même si elle reste fortunée. Veuve mais possédant toujours un grand appétit de vivre, Félicienne profite de ses moyens pour vivre une seconde jeunesse qu’elle tente de prolonger indéfiniment avec l’aide de la médecine et de la chirurgie, tout en fréquentant des hommes beaucoup plus jeunes qu’elle. Sa famille et ses enfants en particulier voient ça d’un très mauvais œil, mais elle s’en moque. Habituée à avoir du personnel sous ses ordres, Félicienne n’est pas vraiment autoritaire mais elle a tendance à commander et apprécie cela. Menant une existence que la morale commune réprouve, puisque son dernier amant pourrait être son petit-fils, elle a plus ou moins remisé les principes moraux qui étaient les siens à l’époque où elle était une paisible bourgeoise conservatrice. Elle est ainsi à la fois plus libérée et plus cynique.
Félicienne fait de plus en plus d’efforts au fur et à mesure que les années passent pour compenser autant qu’elle le peut les effets du vieillissement. Toujours très élégante et habillée avec goût, elle fait beaucoup de sport et de multiples cures, suit des traitements médicaux appropriés. Lorsque cela s’avère nécessaire elle a recours à la chirurgie esthétique et garde ainsi une apparence qui en fait une femme encore séduisante, pour un âge qu’elle ne fait pas. Au niveau physique, Félicienne accuse son âge malgré son activité sportive soutenue, et elle n’a plus ses qualités d’antan. Ne possédant pas de qualités intellectuelles remarquables par ailleurs, son principal point fort est une certaine élégance et une distinction qui peut faire impression, d’autant plus qu’elle est habituée à commander. Félicienne se rend à Granada y Tomato pour passer des vacances au soleil et se changer les idées après la perte de sa meilleure amie. Pour faire les choses au mieux, elle se fait accompagner de Ravinder.
45 ans, Français
Informaticien de profession, Maurice se signale de prime abord par son statut de passager le plus lourd. Un dérèglement hormonal, conjugué à la position statique qu’implique son métier l’ont emmené au poids conséquent de 135 kg. Si cet excès réduit considérablement ses capacités physiques, Maurice possède en revanche un esprit agile et logique. Il est par ailleurs de compagnie agréable, entre autres pour sa femme Marianne.
Né à Freetown au Sierra Léone, Maurice a émigré en France avec ses parents à son adolescence. Ayant depuis très jeune un problème de poids et étant peu porté sur l’exercice physique, Maurice s’épanouit solitairement en s’adonnant aux délices de l’informatique. Si cette activité ne lui permet pas de maigrir elle lui ouvre cependant des horizons professionnels gratifiants. Embauché par une puissante entreprise comme responsable du réseau informatique, il est amené à voyager régulièrement pour apporter sa compétence et son sérieux à des succursales géographiquement éloignées. Il est marié avec sa femme Marianne depuis dix ans. Sympathique et chaleureux sous des dehors parfois un peu bourrus, Maurice aime beaucoup manger de bonnes choses, et il partage volontiers cette passion gastronomique avec sa femme et ses amis. Il aime faire plaisir et répugne à donner des ordres, ce qui l’a d’ailleurs conduit à exercer une fonction où il est un cadre isolé et indépendant.
Sa ressemblance frappante avec le capitaine Dobey de la série télé Starsky et Hutch (avec qui il partage aussi un problème de poids) lui vaut les gentilles mais lourdes plaisanteries de ses collègues de bureau. Il n’aime guère qu’on la lui fasse remarquer. Pas très performant au niveau physique, Maurice est très handicapé dans sa mobilité, ce qui lui vaut une agilité désastreuse. Il est heureusement plus agile avec son esprit et trouve souvent une solution ingénieuse à des problèmes qui semblent difficiles à surmonter. Sa connaissance de l’informatique et de l’électronique peut par ailleurs se montrer très précieuse pour bricoler et réparer des objets. Maurice profite d’un voyage professionnel en New Cumbria pour faire avec sa femme un petit détour touristique à Granada y Tomato et y déguster une de ces cuisines exotiques dont ils sont tous deux très friand.
33 ans, Danois
Le steward de l’avion fait une forte impression visuelle. Grand et athlétique, le crâne rasé, il pourrait faire peur s’il ne se dégageait de lui une certaine délicatesse. Etant donné son gabarit et malgré ses airs parfois efféminés, il n’a jamais à faire face aux sarcasmes que les homosexuels doivent parfois subir.
Issu de la cité d’Elseneur, rendue célèbre par Shakespeare, Michael a perdu sa mère très jeune, ce dont il ne s’est jamais vraiment remis. Il recherche d’ailleurs assez clairement des rapports de type maternel avec les femmes, ce que beaucoup de ses amies acceptent avec plaisir car Michael ferait à leur avis général un fils délicieux. Garçon chétif à l’origine, son père l’invite à pratiquer diverses activités physiques car son comportement parfois efféminé lui attire une hostilité assez prononcée de la part de ses camarades, matérialisée à l’occasion par des attaques physiques. Même s’il ne goûte guère la violence, Michael apprend ainsi le judo et la gymnastique et développe sa masse musculaire de façon harmonieuse et assez dissuasive pour gagner enfin la tranquillité au sein de l’école d’abord, puis dans la rue lorsqu’il devient adulte et se promène avec un compagnon. Assumant pleinement son identité sexuelle et plutôt libéral de façon générale, Michael a cependant quelques préventions envers les immigrés musulmans, car certains lui ont témoigné une certaine hostilité du fait de ses préférences, qu’il ne fait rien pour cacher. Par ailleurs légèrement empreint d’a priori xénophobes, Michael n’est cependant pas vraiment raciste et il arrive assez rapidement à dissiper ses préjugés lorsqu’il a affaire à des personnes intelligentes.
Michael pratique de nombreux sports et surveille son alimentation. Il est très musclé et possède une certaine prestance. Son crâne chauve allié à sa carrure peut impressionner de prime abord, mais ses traits fins et son sourire doux rassurent vite. Sa pratique intensive de l’exercice physique assurent à Michael des performances très honorables au niveau physique. Il est costaud et résistant. Au niveau intellectuel et culturel il se situe dans la moyenne.
40 ans, Français
D’un abord peu ragoûtant - Joël est un peu gras de corps, de peau et de cheveux – ce proviseur admirateur de Napoléon est méchamment surnommé « Rat bilieux » au sein de son établissement. Vieux garçon jusqu’à une époque très récente – il vient de se marier – il semble avoir conçu quelque aigreur de ne longtemps connaître que sa mère comme représentante du beau sexe.
Joël a grandi dans un milieu très austère, où l’ordre et la religion régnaient en maître. Très protégé mais aussi inhibé par sa mère, qui lui a instillé une sournoise terreur des autres femmes, il a eu beaucoup de mal à rencontrer l’autre moitié de l’humanité. Reportant toute son énergie sur sa carrière, Joël a toutefois pu ainsi réussir dans ce domaine en étant proviseur de lycée plutôt jeune. A la fois frustré d’une condition d’éternel célibataire qu’il subit plus qu’il ne l’a choisie du fait de sa remarquable laideur et irrité par la profusion de jeunes filles aux tenues provocantes dans son établissement, il se montre implacable avec les audaces vestimentaires féminines, n’hésitant pas à apparaître à l’improviste pour sévir. Il aime ainsi à convoquer une telle dans son bureau pour lui signifier vertement la vulgarité inadmissible de sa tenue, voire humilier une autre en public pour l’obscénité manifeste de ses trop maigres atours. Au nom de cette même chasse au manque de retenue, il apprécie tout autant de traquer les modestes démonstrations affectives de ses élèves, interrompant énergiquement le moindre début d’enlacement ou de baiser dont il est témoin. Il vient cependant de trouver une femme, laborieusement rencontrée par la fréquentation de multiples réseaux pourvoyeurs club de bridge, de marche à pied, de danse...) et qu’il vient juste d’épouser. Joël vit assez mal la cohabitation de son éducation puritaine avec ses pulsions profondes, et il commençait peu à peu à perdre la tête tant il était tourmenté par ce grand écart entre l’apparence qu’il tentait d’imposer et les tréfonds peu avouables de sa psyché. Ayant enfin un exutoire en la personne de Marine, sa femme, il semblerait être quelque peu rasséréné. Il a en revanche beaucoup de mal à se défaire de son goût démonstratif pour l’autorité, qu’il exerce avec bonheur jusqu’à l’abus sur tous ceux qui se laissent faire.
Joël Rabineux fait plus vieux que son âge, mais il est surtout effroyablement laid. Son surnom lui vient aussi bien d’un jeu de mots puéril que d’une véritable ressemblance avec le moins apprécié des rongeurs. Doté par-dessus le marché de cheveux gras et riches en pellicules, d’une peau grasse et malsaine, il est, en deux mots, physiquement répugnant. A la fois malingre et gras, Joël a des performances physiques très faibles, dignes de celles d’un vieillard. Son charisme est comparable à sa beauté, mais il possède toutefois les qualités intellectuelles nécessaires à sa profession. Joël est en voyage de noces avec son épouse, leurs familles ayant offert aux jeunes mariés un séjour de rêve dans le plus grand hôtel de Rio Alto.
37 ans, Française
Marine n’est pas atrocement laide, comme son mari l’est, mais elle a l’air si étrangère aux choses de l’amour qu’on n’imagine pas qu’elle puisse jouer un rôle dans ce cadre. Sa façon d’être et de s’habiller semblent venir d’une autre époque, beaucoup plus puritaine.
Longtemps ignorée, voire raillée par la gent masculine, Marine a crû qu’elle était repoussante, alors qu’elle n’était simplement pas très belle et surtout en décalage flagrant avec son univers. Elevée dans une famille catholique traditionnelle, elle n’a compris que très tard le mystère de la reproduction des êtres humains, et en a conçu un certain dégoût. Menant une vie sociale réduite à sa plus simple expression, Marine travaille dans une bibliothèque et se distrait en lisant des livres que quiconque trouverait atrocement austères. Malgré tout curieuse des distractions charnelles qui semblent régir une partie du quotidien des gens qui l’entourent, Marine profite de l’acquisition d’un ordinateur pour entrer en contact avec d’autres âmes solitaires. Après quelques revers cinglants, essuyés avec des rustres, Marine découvre ainsi Joël et, prenant son courage à deux mains elle le rencontre. S’ils se montrent tous deux très maladroits et gênés de prime abord, ils se retrouvent finalement sur un nombre suffisant de points pour qu’ils décident de vivre ensemble une première expérience de couple. Finalement conquis l’un par l’autre, ils décident de se marier sans attendre avant de concevoir un enfant. Marine a profondément évolué en quelques mois. Résignée à finir vieille fille, sans d’ailleurs en avoir de véritable regrets, elle a découvert par hasard et un peu par curiosité l’homme avec qui elle vit, et projette à présent d’avoir un enfant de lui.
Timide, mais moins qu’auparavant, elle est par contre peu dynamique et ses collègues lui reprochent parfois une certaine paresse. Marine a un visage assez disgracieux et un corps informe, sans taille ni guère plus de seins ou de fesses. Elle n’est pas très gracieuse, même si on la trouve plus souriante que du temps de son célibat. Sédentaire et ne faisant aucun exercice, Marine a des capacités physiques très faibles, et elle est plutôt maladroite de ses mains. Au niveau intellectuel, elle est assez intelligente malgré son manque d’adaptation à son milieu, et possède une bonne culture. Elle est en voyage de noces avec son mari Joël.
39 ans, Américain
Daniel est un mage occultiste qui prétend avoir des pouvoirs de divination, de guérison et d’autres encore... L’apparence démoniaque qu’il cultive peut prêter à sourire, de même que ses prétentions magiques grotesques. Le malheur est que contre toute attente Daniel est totalement convaincu de ses pouvoirs…
Daniel a été trouvé abandonné devant l’église de la peu riante bourgade d’Oshkosh dans le Nebraska. Adopté par le pasteur qui pensait ainsi donner un avenir plus sûr à cet enfant mystérieux que celui que lui donnerait une institution d’orphelins, celui qui porte alors le nom de David Bridges montre au fur et à mesure des années une opposition de plus en plus vive envers sa famille d’accueil, leur vouant à l’adolescence une haine que rien ne peut expliquer. Il quitte cette famille avant même sa majorité, et vit de menus travaux, abandonnant par ailleurs toute scolarité. Doté d’un magnétisme particulier et de talents d’hypnotiseurs, David change d’identité et devient Daniel Augustus Shaitan, nom exotique qui correspond davantage aux activités qu’il commence alors à entreprendre. Se prétendant nanti de pouvoirs magiques, il profite d’un fort pouvoir de séduction et de persuasion pour entamer une brillante carrière d’escroc. Il prétend soigner des malades, jeter des sorts néfastes et fabriquer toutes sortes de potions. Cependant le plus grave est à venir, puisque Daniel se convainc lui-même de posséder ces pouvoirs, et pense même voir des démons au cours d’expériences magiques. Croyant avoir personnellement des pouvoirs particuliers, grâce à une filiation qu’il pense avoir avec des démons si ce n’est le diable lui-même, Daniel a l’impression d’appartenir à l’aristocratie infernale et a donc une certaine condescendance pour le commun des mortels. Il aime les moqueries cruelles envers ceux qui ne seront jamais ses clients, et éclate immanquablement d’un rire sardonique (élaboré avec soin) après chacune de ses saillies verbales. Si ses lubies peuvent amuser de prime abord, Daniel est cependant vraiment avide de pouvoir et dangereux car sa morale est devenue celle des puissances infernales, du moins telles qu’il se les imagine...
Doté d’un physique assez quelconque, Daniel a tenté de se donner une apparence démoniaque en laissant pousser ses cheveux noirs et une barbiche pointue. L’expérience n’est pas forcément très concluante mais lui est convaincu d’avoir ainsi l’air maléfique. Il est en revanche habillé avec soin, en noir bien entendu. Daniel est doté d’un magnétisme remarquable, qui combiné avec ses talents d’hypnose lui donnent une grande aptitude à convaincre, voire manipuler. Pratiquant l’escrime médiévale comme sport, il est plus qualifié que la moyenne pour cet exercice particulier et a gagné par cette pratique une bonne agilité. Daniel voyage en touriste vers Rio Alto. Le fait que Granada y Tomato soit réputée pour la pratique répandue d’un sinistre vaudou n’est cependant pas étrangère au choix de sa destination.
31 ans, Japonaise
Bunko est une employée de banque modèle, plutôt discrète. Elle a en revanche une autre activité beaucoup plus originale, puisqu’elle exerce une forme de prostitution sadomasochiste où elle sévit à merveille, en étant une « maîtresse dominatrice » très recherchée.
Bunko a été éduquée de façon très traditionnelle et rien dans son parcours ne la destinait à être une figure emblématique de la perversion sexuelle. C’est lorsqu’elle était étudiante, que Bunko a découvert l’univers du SM en remplaçant au pied levé une de ses amies qui gagnait ainsi sa vie. Convaincue par son amie de n’avoir affaire qu’à des hommes inoffensifs et qu’elle serait payée sans avoir à vraiment donner de sa personne, elle accepte par jeu. Elle prend un certain plaisir dans cette curieuse activité qui la voit rudoyer des hommes souvent importants et respectés, s’adonnant nus à une parodie de soumission grotesque. Les années passant, elle mène une vie « normale » mais ne cesse d’avoir de temps à autres des activités relevant du SM, pour lesquelles elle se fait chèrement payer et cache son identité pour plus de confort. Il lui arrive ainsi de croiser et de reconnaître régulièrement des personnalités qu’elle a côtoyée dans le cadre de son activité extraprofessionnelle, alors qu’elles-mêmes ne peuvent le faire puisqu’elle est toujours masquée. Travaillant dans une banque à un niveau modeste pour ne pas perdre un contact avec la réalité qu’elle jugeait indispensable pour elle, elle est en fait assez riche pour pouvoir tout arrêter et a décidé de prendre une année sabbatique. Jouant aussi les dominatrices pour son plaisir, elle ne compte pas arrêter tout de suite cette seconde activité.
Bunko est quelqu’un de sérieux et de fiable. Elle est plus équilibrée que ses pratiques sexuelles peuvent le laisser supposer, même si parfois elle prend un plaisir un peu troublant à brutaliser ses clients... Elle ne fait que très rarement usage de l’autorité dont elle fait preuve avec eux en dehors de son activité extraprofessionnelle. Elle peut toutefois se montrer très convaincante et autoritaire si nécessaire, ce qui se montre alors aussi inattendu qu’efficace. Bunko est assez jolie, bien que cet aspect de sa personne ne joue pas dans son succès auprès des masochistes, puisqu’elle se montre toujours masquée. Mince et assez musclée, elle entretient son physique pour être en mesure d’exercer la brutalité qu’on lui réclame. Les capacités physiques de Bunko sont bonnes, en particulier au niveau de l’agilité et de la dextérité. Elle possède par ailleurs un très fort charisme, qu’elle utilise peu. La réputation de Bunko, due à une façon de faire unique, lui vaut des admirateurs géographiquement éloignés et il lui arrive ainsi de voyager pour satisfaire de lointains et riches clients. Profitant du long congé qu’elle vient de s’offrir, elle répond à l’invitation alléchante d’un richissime armateur de Rio alto.
57 ans, Français
Charles-Emmanuel est un écrivain médiatique. Vieux beau, toujours parfumé et portant foulard de soie autour du cou, il se fait une haute idée de son talent et pense fermement appartenir à l’aristocratie intellectuelle de son pays. C’est un polémiste invétéré, et il peut soutenir une thèse ou son contraire selon les circonstances qui pourraient lui permettre de passer à la télévision.
Fils d’une grande famille, Charles-Emmanuel Vély a grandi dans la haute bourgeoisie parisienne. Persuadé d’avoir un talent a exprimer impérativement, il a tenté une percée dans la peinture, puis, constatant que le succès était long à venir, il s’est mis à écrire. Le succès est cette fois-ci arrivé assez rapidement, grâce aux relations familiales dans l’édition et la presse aux dires de certaines mauvaises langues. Peut-être que Charles-Emmanuel n’est pas aussi bon écrivain que le disent ses amis des médias, peut-être qu’il n’est pas vraiment lu par ses acheteurs, mais en tout cas il vend beaucoup de livres, ce qui cloue le bec à ses détracteurs comme il aime le rappeler. Mascotte des salons et des plateaux de télévisions, il ne quitte jamais son petit périmètre parisien chic, sauf pour de lointains voyages où il joue à l’occasion les grands reporters. Il adore ainsi se faire photographier au milieu des décombres, parmi les hommes et les enfants qui soufrent, se montrant au plus près du drame humain. Si certains lui reprochent de replonger peu après et sans la moindre difficulté dans une vie frivole et luxueuse, lui assure que même s’il ne passe qu’une semaine au Soudan auprès de victimes de la guerre cela lui suffit pour se mettre à la place d’un réfugié affamé et sans abri. Marié trois fois, tout autant divorcé et père à cinq reprises, il vit actuellement avec une jeune femme de vingt ans sa cadette. Charles-Emmanuel a retenu de son milieu les bonnes manières, un certain mépris de la populace qu’il n’avoue jamais et une grande affectation dans sa diction. Il aime montrer qu’il est cultivé et témoigne toujours une délicatesse excessive envers les femmes, surtout lorsqu’elles sont jolies. Car, après l’écriture et l’aventure, la grande passion de Charles-Emmanuel est la gent féminine, ce qui expliquerait en partie ses échecs conjugaux.
Reconnaissable depuis des années à sa fine moustache, son brushing impeccable et l’éternel foulard qu’il porte autour du cou, Charles-Emmanuel a patiemment construit son image : celle d’un dandy distingué et brillant qui n’hésite pas à revêtir le costume du baroudeur pour aller enquêter en personne sur les sujets brûlants. Vély est un beau parleur, disposant d’une certaine culture. S’il se fait volontiers photographier sur les fronts les plus chauds ou dans les situations les plus périlleuses il se met en revanche rarement en réel danger car il n’est pas très courageux et surtout il sait qu’il n’est plus tout jeune malgré des apparences qu’il tente de maintenir. Alerté par un de ses contacts parisiens qui a passé ses vacances à Granada y Tomato, Charles-Emmanuel est parti cette fois enquêter sur un réseau terroriste cocaïnomane et américanophobe jusqu’ici inconnu, qui se terrerait dans un sous terrain géant dans la banlieue de Rio Alto.
36 ans, Chinois
Jiefang a pour tâche d’accompagner Renjie et de prévenir ses éventuels débordements. Le front bas, l’aspect massif, c’est une brute épaisse totalement dévouée à sa patrie et à ses employeurs.
Elevé à la dure dans la Chine rurale, Jiefang a grandi dans les champs en suppléant à l’occasion les maigres bœufs de ses parents comme bête de trait car il disposait d’une force physique impressionnante. Se retrouvant orphelin et sans famille suite à une épidémie de grippe foudroyante à laquelle il a été l’un des rares survivants de son village, il a été accueilli par un orphelinat dont la rudesse ne l’a guère changé de son existence précédente. Excellant dans la boxe et s’exprimant essentiellement par ce sport, Jiefang a d’abord fréquenté les rings où il s’est taillé une solide réputation dans la région. Remarqué lors d’un combat par des hommes d’affaires venus se divertir, il s’est vu offrir une reconversion en tant que garde du corps, métier dans lequel il a officié pendant quelques années. Souhaitant retourner d’une certaine façon dans un univers sportif, Jiefang a enfin rejoint il y a quelques temps le Comité Olympique Chinois, au sein duquel il occupe un rôle subalterne et protéiforme de secrétaire, garde du corps et garde-chiourme selon les besoins. C’est essentiellement au titre de cette dernière fonction qu’il accompagne son compatriote Renjie Li.
Jiefang est un homme peu riant et renfermé. Peu bavard et préférant s’exprimer par des gestes éloquents et autoritaires, on sent en lui un animal flegmatique d’apparence mais constamment sur le qui-vive, prêt à bondir à la première menace. Il ne boit presque jamais mais l’alcool a pour effet de le détendre très vite et de le faire beaucoup rire pour pas grand-chose. Doté d’une force remarquable et d’une solide carrure, pratiquant divers arts martiaux, Jiefang est un homme très robuste et musclé. Le visage souvent renfrogné et les yeux mi-clos, il n’est pas très avenant. Doté de capacités physiques remarquables, qu’il met depuis son enfance au service de la pratique d’arts de combat, Jiefang est très doué pour la lutte à main nues. S’il n’est pas excessivement intelligent et instruit il l’est cependant plus que son mutisme et son air buté peuvent le laisser croire. Jiefang voyage avec Renjie Li pour contrôler qu’il arrive bien à destination et éviter tout débordement de sa part.